COMPLAINTE DE LA FEUILLE BLANCHE
Je suis pour lui si effrayante
Et ma nudité l’épouvante.
Il tient une plume dans l’une des mains
Et porte la seconde à ses lèvres :
Il fume pour chasser les ténèbres
De l’Imagination. En vain.
Mais le désespéré, enfin,
Risque une maladroite écriture ;
Le coup de crayon incertain,
L’homme soupire, hésite et rature.
Il se lève, m’abandonne, il fuit ;
Le poète a le dos courbé
Des cheveux gris perle en fouillis
Des cernes plus noirs que l’encrier.
Il ne me laisse qu’une tâche obscure
Qui m’abîme, m’empoisonne, me torture…
Je suis pour lui si effrayante
Et ma nudité l’épouvante.
Il tient une plume dans l’une des mains
Et porte la seconde à ses lèvres :
Il fume pour chasser les ténèbres
De l’Imagination. En vain.
Mais le désespéré, enfin,
Risque une maladroite écriture ;
Le coup de crayon incertain,
L’homme soupire, hésite et rature.
Il se lève, m’abandonne, il fuit ;
Le poète a le dos courbé
Des cheveux gris perle en fouillis
Des cernes plus noirs que l’encrier.
Il ne me laisse qu’une tâche obscure
Qui m’abîme, m’empoisonne, me torture…